RAPPORT INTÉGRÉ 2022

La révolution technologique qu’opère Plastic Omnium se traduit par une transformation de son portefeuille de produits avec un centre de gravité qui se déplace de la mécanique au logiciel. Le Groupe réalise ce tournant en optant pour la coopération, l’intégration, et l’acquisition de nouvelles compétences. En quoi l’innovation conditionne-t-elle la transformation de la mobilité? Christian Kopp : La transformation de la mobilité se fait au moyen de ruptures technologiques. Nous ne sommes plus dans l’optimisation des solutions techniques, mais bel et bien dans une mise en place de nouvelles technologies, de nouveaux processus de conception et, souvent, de changements radicaux des fonctions principales des véhicules. De quelques composants électroniques, nous sommes passés à des dizaines, voire des centaines de microprocesseurs dans chaque voiture. Alexandre Corjon : La transition écologique ne se fera qu’avec la technologie. Cette dernière nous permet d’apporter des solutions acceptables financièrement par nos clients finaux. C’est le cas de la batterie dont le prix n’a cessé de diminuer depuis 10 ans, ou de l’électronique, pour lequel nous identifions de nouveaux composants qui en baisseront le coût. Quelles sont les convictions technologiques de Plastic Omnium ? C.K. : Nous pensons que la transition énergétique ne se fera pas uniquement au travers du véhicule électrique à batterie. Ce n’est pas la solution universelle, et notre conviction est qu’il y aura un mix de motorisations, dont l’hydrogène mais également les e-carburants, pour répondre aux enjeux de la mobilité de demain. Plastic Omnium se positionne aujourd’hui sur l’ensemble du mix powertrain : thermique, hybride, hybride rechargeable et électrique, à batterie et hydrogène. A.C. : Les choix européens ne sont pas ceux du reste du monde. Passer à la voiture électrique est vertueux si l’électricité utilisée est verte. Or, cela n’est pas encore possible sur tous les marchés. Plastic Omnium est convaincu que les e-carburants et l’hydrogène sont des compléments indispensables pour permettre à l’industrie de mieux se transformer. Que signifie être un partenaire technologique? C.K. : En 30 ans, Plastic Omnium est passé d’une expertise de plasturgiste à celle de concepteur et de producteur de systèmes complexes. C’est l'un des éléments constitutifs de notre succès qui s’appuie notamment sur notre capacité à travailler avec les meilleurs partenaires, y compris des start-up, pour offrir au marché les meilleures solutions technologiques et industrielles. A.C. : Au CES de Las Vegas, nous avons valorisé nos partenariats avec des start-up comme Tiamat pour développer des packs batterie de puissance prioritairement destinés à la décarbonation, en offrant des chimies alternatives, sans terre rare et plus sûres ; Greenerwave pour le radar imageur 4D et Alkalee pour l’architecture software. Notre objectif est de tisser une passerelle entre ces acteurs technologiques et nos clients traditionnels pour adapter et industrialiser leurs solutions à l’ensemble de la mobilité. Quelles sont les ambitions technologiques de Plastic Omnium ? C.K. : Nous souhaitons être davantage des systémiers. Si l’on prend le domaine de l’hydrogène, notre ambition est d’être présents sur toute la chaîne de valeur, c’est-àdire à la fois dans les réservoirs à haute pression avec un savoir-faire reconnu dans l’enroulement filamentaire, dans la pile à combustible et dans la gestion des systèmes de piles à combustible. C’est aussi vrai dans le domaine de la batterie, avec des solutions complètes en maîtrisant la globalité du système et l’intelligence autour des cellules. A.C. : Nos avancées technologiques ont pour objectif de rendre la mobilité plus sûre comme avec le radar imageur 4D et l’éclairage intelligent, plus séduisante, en créant une expérience unique grâce à l’éclairage intérieur et aux matériaux de carrosserie, et plus durable. Cette dernière, nous le faisons en investissant dans les matériaux recyclés, biosourcés et en intégrant de nouvelles fonctionnalités comme les panneaux photovoltaïques, dans les batteries et l’électronique de puissance et l’hydrogène. Quant au software, il devient un élément central du véhicule pour gérer l’éclairage, la batterie, ou encore la pile à combustible. Comment peut-on embrasser simultanément autant de technologies ? A.C. : Nous travaillons à différentes échelles de temps. Avec le CEA, nous accédons à une technologie avancée pour mettre au point des démonstrateurs. Avec les startup, nous montons des partenariats à différents niveaux d’intégration selon leur maturité technologique. Quant aux acquisitions, elles nous permettent d’accéder à leurs portefeuilles technologiques et de clients. Cette agilité nous rend plus forts et plus compétitifs pour répondre à des besoins très variés des différents acteurs de la mobilité. C.K. : En parallèle de notre approche d’Open Innovation, nous faisons le choix d’intégrer les technologies, d’acheter les composants ou de créer des coentreprises. Pour l’hydrogène par exemple, nous fabriquons en propre les réservoirs haute pression et nous avons créé une coentreprise avec ElringKlinger, EKPO, pour les piles à combustible. 37

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